
Abidjan, le vendredi 23 mai 2025(ivoire.ci)-L’Afrique entame sa transition vers l’intelligence artificielle, mais les degrés de préparation diffèrent considérablement d’un pays à l’autre. Selon l’AI Talent Readiness Index for Africa 2025 », publié en avril 2025, seuls quelques États possèdent actuellement les fondations nécessaires pour développer efficacement les compétences de leurs talents dans ce domaine clé. L’Afrique du Sud, la Tunisie et l’Égypte se distinguent comme les leaders du continent en matière de formation aux technologies de l’IA.
Le classement s’appuie sur 20 indicateurs regroupés en trois piliers : les compétences numériques (40 %), la qualité des infrastructures de données (35 %) et la maturité des politiques publiques en matière d’IA (25 %).
L’Afrique du Sud se hisse en tête avec un score de 52,15 points grâce à une excellence dans la formation numérique et une infrastructure solide. La Tunisie et l’Égypte suivent avec 51,80 points, chacune se distinguant par ses atouts spécifiques : la première par ses infrastructures techniques, la seconde par la densité de ses talents formés.
La performance de l’Afrique du Nord repose sur des choix politiques affirmés en matière d’éducation et des investissements ciblés. La région compte 85 établissements d’enseignement supérieur spécialisés dans l’IA et le machine learning.
La Tunisie, par exemple, recense plus de 4 000 développeurs pour un million d’habitants. Au Maroc et en Égypte, les technologies de l'information sont intégrées dès l’enseignement de base, favorisant un écosystème favorable à l’émergence de talents.
L’Afrique de l’Est, avec un score moyen de 32,7 points, s’en sort honorablement grâce à des politiques réalistes malgré des ressources limitées. L’Afrique australe est tirée vers le haut par l’Afrique du Sud (35,3 points de moyenne régionale). En revanche, l’Afrique de l’Ouest (27,6 points) souffre d’un déficit d’infrastructures, de faible connectivité en zone rurale et de systèmes énergétiques peu fiables.
L’Afrique centrale reste à la traîne, à l’exception du Cameroun, 11e du classement, tandis que la région affiche une moyenne de 19,4 points, révélatrice de retards structurels dans tous les domaines.
Cette étude souligne l’urgence, pour les pays les moins avancés, de concentrer leurs efforts sur trois leviers : l’éducation, les infrastructures numériques et la gouvernance technologique. Dans cette course mondiale à l’intelligence artificielle, il ne s’agit pas seulement de compétitivité, mais aussi de souveraineté, de croissance économique et d’inclusion sociale.