
Une étude récente publiée dans la revue « Nature », le 5 mars 2025 indique que « Homo sapiens » a vécu il y a 150 000 ans à Anyama, une commune de la Côte d'Ivoire, selon l'Agence France-Presse dans un article publié par Le Monde, le mardi 18 mars 2025.
Abidjan, le mercredi 19 mars 2025(ivoire.ci)-‘’Avant cette découverte, on pensait que notre espèce n'était présente dans des forêts tropicales que depuis environ 70 000 ans en Asie et en Océanie, soulignant ainsi l'ancienneté de cette présence humaine’’, ont déclaré les chercheurs de l'étude.
Un groupe d'archéologues et d'anthropologues a confirmé que ce site est le plus ancien endroit où « Homo sapiens » a été trouvé dans une forêt tropicale, indique l'étude. Les résultats de cette recherche remettent en question les connaissances antérieures sur la présence de notre espèce dans des environnements similaires, qui étaient considérées comme bien plus récentes.
Ruth Fabiola Agoua, une jeune commerçante vivant près du site, trouve cette découverte fascinante, affirmant qu'il est essentiel de connaître son histoire, comme l'a rapporté l'AFP. À l'opposé, Basile Sawadogo, un vigile, pense que se concentrer sur le présent est plus important. Le quartier d'Anyama, en pleine transformation, est principalement composé de petits commerces et de maisons simples, avec peu de verdure restante, notamment dans le parc national du Banco d'Abidjan.
Selon le même média, les fouilles à Anyama ont été initiées en 1982 par François Guédé Yiodé, un archéologue ivoirien, qui a commencé à creuser sous l'alerte d'un géologue. Il a découvert de nombreux outils en pierre datant du pléistocène, qu'il a soigneusement conservés chez lui. Ces artefacts, taillés dans du silex et d'autres roches, témoignent de l'habileté des premiers humains à utiliser des outils.
Cette découverte a des répercussions importantes pour la recherche archéologique et anthropologique en Côte d'Ivoire. Les chercheurs espèrent que cela attirera l'attention sur d'autres sites archéologiques dans le pays et encouragera les étudiants à s'intéresser à ces disciplines.
Ces archéologues soulignent également que le manque de financement et de ressources demeure un obstacle majeur au développement des recherches. François Guédé Yiodé a exprimé son inquiétude concernant le peu de soutien de l'État pour la protection des sites archéologiques, certains ayant été détruits pour d'autres usages, lui qui a dû débourser les premières années de fouilles à hauteur de 15 millions de francs CFA (22 000 euros), comme le rapporte l'Agence France-Presse.