Le gbaka, un mini-car de transport en commun très populaire à Abidjan, est souvent critiqué pour l'incivisme de ses conducteurs et apprentis. Malgré ces critiques, des Abidjanais continuent de l'emprunter pour leur déplacement. Pour se rendre à leur lieu de travail, à la maison, à un rendez-vous, des usagers sont obligés de les emprunter. Malgré eux.
Le gbaka est l'un des moyens de transport les plus prisés et abordables. Les tarifs sont généralement plus bas que d'autres alternatives comme les taxis compteurs et même VTC. Il dessert des zones que des moyens de transport n'atteignent pas, notamment les quartiers populaires et les endroits éloignés des grands axes routiers.
Bien que la conduite des chauffeurs soit parfois imprudente, les gbaka ont la réputation d'être rapides, ce qui permet aux passagers d'atteindre leur destination plus vite, malgré les embouteillages fréquents dans la ville. Il y a une grande flotte de gbaka à Abidjan, ce qui les rend facilement accessibles, surtout aux heures de pointe contrairement à d’autres moyens de transport.
Malheureusement, il y a de nombreux conducteurs imprudents parmi eux. Ils sont coutumiers du non-respect des feux tricolores, les mauvais dépassements, la vitesse, l’alcool au volant, la consommation de stupéfiants…Priorité aux intersections et autres croisements, stationnent sur les bandes blanches pourtant réservées aux piétons, respect du piéton etc sont foulés au pied.
Ce genre de comportements sont légion et mettent en péril la vie des usagers. Sur le boulevard Valery Giscard d’Estaing (VGE), les embouteillages sont fréquents du fait des chauffeurs des minicars et cela ne favorisent pas une circulation plus fluide.
Malgré l'incivisme souvent constaté (conduite dangereuse, surcharge, non-respect des règles de circulation), ces véhicules restent donc incontournables pour de nombreux Abidjanais, en raison de leur praticité et de leurs faibles tarifs.
‘’Aux heures dites de pointe, l’attente devient pénible. Les bus express de la Sotra se faisant rares, nous sommes obligés de nous rabattre sur ces gbaka malgré leur dangerosité. Ils pratiquent de meilleurs prix pour se rendre à Abidjan-Sud. Chaque matin, j’emprunte ces minicars à Adjamé-Liberté pour la Zone 4 (Marcory) en payant seulement 300 FCFA, là où je débourse d’ordinaire 600 FCFA avec les woro-woro pour le même trajet. Je m’acquitte du même tarif en regagnant mon domicile dans la soirée ; ce qui me permet de réaliser des gains substantiels », confie GZ, enseignant dans une école supérieure en Zone 4, à Marcory.
Accusations gratuites
Les chauffeurs de ces minicars, eux, feignent d’ignorer ce désordre constaté à Abidjan. Selon eux, ce sont des accusations gratuites. Et pourtant, ils sont les principaux acteurs.
Selon Yssouf Koné, les ‘’Métros’’ rendent bien de service aux usagers à une période où les communes d’Abidjan doivent faire face à un nombre croissant de déplacements sur le territoire.
«Depuis la crise de 2002, la population d’Abidjan a augmenté et la Sotra ainsi que les taxis-compteur ne peuvent plus répondre aux besoins de mobilité de la population qui doit se rendre au travail ou se déplacer. Je ne pense pas que nous puissions pallier ce déficit d’engins de mobilité », a indiqué un usager qui est resté passif aux agissements des « gnambros » au grand carrefour de Koumassi.