La 4ème édition du Cyber Africa Forum (CAF) s'est ouverte ce lundi 15 avril 2024 à Abidjan, marquant le début de deux jours de discussions et d'échanges stratégiques. Sous le thème "Risques cybernétiques et intelligence artificielle : quelles stratégies de défense face aux nouvelles menaces numériques ?".
L'événement vise à mettre en lumière les défis croissants liés à la sécurité numérique en Afrique et à explorer les moyens d'utiliser l'Intelligence Artificielle (IA) pour renforcer cette sécurité.
Franck Kié, Commissaire général du CAF, a souligné l'importance de sécuriser l'espace numérique africain tout en favorisant le développement socio-économique du continent. Avec une augmentation significative du nombre de cyberattaques au cours des cinq dernières années, Kié a averti que l'inaction face à ces menaces pourrait compromettre la crédibilité et le rayonnement de l'Afrique sur la scène mondiale.
« Nous observons une utilisation croissante de l'IA par les cybercriminels pour développer des attaques sophistiquées. Le nombre de cyberattaques a plus que doublé au cours des cinq dernières années tandis que les coûts liés à la cybercriminalité sont également en hausse, avec des estimations qui s'élèvent à 10 500 milliards de dollars d'ici 2025 », a fait M. Kié.
Pour répondre à ces défis, le CAF envisage des actions concertées et la création d'un cadre réglementaire approprié, tout en lançant l'Intelligence Artificial Forum (IFA) pour explorer spécifiquement l'impact de l'IA en Afrique.
Le ministre ivoirien de la Transition Numérique et de la Digitalisation, Ibrahim Kalil Konaté, a salué cette initiative et a souligné l'importance de protéger les systèmes informatiques dans un monde de plus en plus dépendant du numérique. Il a également souligné le potentiel de l'IA pour améliorer la productivité industrielle et le diagnostic, tout en insistant sur le rôle crucial de l'humain dans son utilisation.
SEM Jessica Davis Ba, Ambassadeur des États-Unis à Abidjan, a assuré du soutien de son État et a souligné le potentiel d'opportunités offert par le Cyber Africa Forum.
Moustapha Ben Barka, vice-président de la Banque Ouest-Africaine de Développement, a souligné l'importance des investissements dans le domaine du numérique pour stimuler le développement économique de la région, avec une augmentation significative des financements dans ce secteur au cours des dernières années.
Le panel d'ouverture a mis en évidence l'importance de ne pas craindre l'IA mais plutôt d'établir un cadre réglementaire approprié pour son utilisation.
Avec plus de 1000 participants attendus pour discuter de ces questions importantes au cours des deux jours de l'événement, le CAF 2024 offre une plateforme essentielle pour approfondir les réflexions et forger des partenariats stratégiques dans la lutte contre les cybermenaces et l'exploitation de l'IA pour le développement durable de l'Afrique.
KEYI NDOUNGOU