Le bulletin d’informations sanitaires édité par la Direction de l'information sanitaire de Côte d’Ivoire(DIS) pour le premier trimestre paru le mardi 17 septembre 2024 met en lumière plusieurs indicateurs clés de performance dans les régions sanitaires de la Côte d'Ivoire. Pour sa première édition, il s’est focalisé sur la santé de la mère et de l'enfant, la lutte contre le VIH/Sida, le paludisme, la tuberculose, et les programmes de vaccination.
Complétude et promptitude des rapports sanitaires
Dans ce bulletin, est mis en lumière un graphique qui présente les résultats de la promptitude de saisie des données dans la base nationale DHIS2, par région sanitaire au 1er trimestre 2024. Il est mentionné que les taux de complétude et de promptitude des rapports du Système d’Information de Gestion (SIG) dans le DHIS2 atteignent des niveaux élevés. La complétude moyenne des rapports s'élève à 98,51 %, et la promptitude se maintient à 95,40 %, illustrant une bonne performance dans la transmission des données. Toutefois, certaines régions comme celles de San Pedro et du Bafing affichent des taux légèrement inférieurs à la moyenne.
Santé maternelle et infantile
La santé maternelle est un volet primordial d’investissement dans les politiques sanitaires en Côte d’Ivoire. Il ressort dans ces données que, sur l’ensemble des accouchements, 94 % ont été réalisés par un personnel qualifié dans un établissement de santé. Les régions du Poro, du Gbôklé, de Cavaly et de la Nawa enregistrent les meilleures performances avec des taux allant jusqu'à 97 %. Cependant, seulement 33 % des femmes enceintes ont réalisé leur première consultation prénatale (CPN1) au premier trimestre de grossesse, bien en dessous de la cible nationale de 52,8 %. Cette performance varie considérablement d’une région à l’autre, avec la Nawa en tête (48 %) et l’Indenié-Djuablin en queue de peloton (19 %).
Accouchements par césarienne
Cette analyse s’est également penchée sur les accouchements assistés et programmés comme la césarienne. Au niveau national, le taux d’accouchements par césarienne est de 6,31 %, variant de 0 % dans la région du Folon (en raison de l'absence de bloc opératoire) à 11,54 % dans le Bélier.
Lutte contre le VIH/Sida
Selon le graphique présenté, le programme des 3 « 95 » visant à éradiquer le VIH/Sida est partiellement atteint. Le troisième « 95 », concernant les personnes sous traitement ARV ayant une charge virale supprimée, est atteint dans les régions de l'Iffou (125 %), du Bafing (101 %) et du Tonkpi (96 %). Cependant, les autres objectifs de traitement et de dépistage restent à atteindre à l’échelle nationale.
Paludisme
Véritable, problématique de santé publique en Côte d’Ivoire, la santé mère enfant demeure une préoccupation pour le gouvernement. La lutte continue sur le terrain, mais, les efforts restent encore à faire dans la distribution des moustiquaires imprégnés. La proportion des cas de paludisme simple chez les enfants de 0 à 5 ans traités avec la thérapie combinée à base d'artémisinine (CTA) est exemplaire, atteignant 100 % dans la majorité des régions sanitaires. Cependant, certaines régions comme San Pedro (95,51%) montrent des performances plus faibles. Concernant la distribution des Moustiquaires Imprégnées à Longue Durée d’Action (MILDA), seulement 44 % des femmes enceintes vues en consultation prénatale en ont reçu une, avec de fortes disparités régionales (Grands-Ponts à 106 %, Bagoué à 5 %).
Vaccination et tuberculose :
Le taux de couverture vaccinale en Penta 3 est de 91 % à l’échelle nationale, en deçà de l'objectif de 95 %. Seules 9 régions ont atteint ou dépassé cet objectif, la région du Bounkani affichant un taux de 100 . Pour la tuberculose, le taux de succès thérapeutique national est de 87,2 %, avec des écarts importants entre les régions, allant de 65 % à 100 %.
Ces données soulignent des performances globalement satisfaisantes dans plusieurs secteurs clés de la santé en Côte d'Ivoire, mais révèlent aussi des disparités régionales importantes et des défis persistants, notamment en matière de santé maternelle, de lutte contre le VIH/Sida et de couverture vaccinale. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour atteindre les objectifs fixés et améliorer l’égalité d’accès aux services de santé dans tout le pays.