Le Centre d’Etudes Prospectives (CEP) avec le soutien de la Fondation Friedrich Naumann en marge de la Coupe d’Afrique des Nations à Bouaké, a organisé un atelier éducatif sur les droits de l'homme et une remise de dons de vivres et non-vivres au Centre d'Observation des Mineurs (COM) de Bouaké. Cette activité s’inscrit dans le cadre des festivités de "FESTICAN" du projet AfroLibreSports qui a lieu du 20 au 24 janvier.
L'objectif de cet atelier était de sensibiliser et former les jeunes aux principes fondamentaux de la dignité humaine et des droits universels, afin de renforcer la conscience civique des jeunes en situation de vulnérabilité.
Il a abordé des sujets tels que le droit à la santé, à l’éducation, et à un procès juste et équitable.
Cet atelier a été précédé d’une remise de dons de vivres et non-vivres aux enfants du COM de Bouaké. Il s’agit d’une tonne de riz, 5 bidons de 10 litres d’huile, deux cent rouleaux de papier toilette, un sac de sucre, plusieurs cartons de pâtes alimentaires, des cartons de pâte de tomate, etc. et un appui en numéraire pour appuyer le travail de l’équipe d’encadreurs.
Le ministre Sidi Touré a indiqué : « Ce sont des humains comme nous. Et comme dans tout parcours humain, il peut arriver qu’on chute. Mais quand on chute, on se relève et on continue son chemin. Ce sont nos enfants, ils ont sûrement eu un parcours difficile dû à l’environnement dans lequel chacun d’eux à évoluer. (…) ». Et d’ajouter que si ces enfants ont admis le principe qu’ils ont fauté vis-à-vis de la société, il n’y a pas de raison qu’elle n’accepte pas leur pardon.
« On commet tous des erreurs, le plus dur, c’est de reconnaître qu’on a commis des erreurs, et lorsque vous reconnaissez on peut vous pardonner. Qui sommes-nous, pauvres êtres humains pour ne pas pardonner alors que Dieu lui-même est Amour et Pardon. Et la société ne peut pas vous abandonner, parce que vous êtes tous des enfants du président Alassane Ouattara et de la Côte d’Ivoire. », a soutenu celui qui a été l’un des artisans de la mise en place de l’Office du service civique national en Côte d’Ivoire.
« Je voudrais dire que nous vous aimons, nous vous aimons, nous vous aimons, surtout faites tout pour vous retrouver dehors dans les meilleures conditions et ne plus rechuter », a-t-il conseillé aux adolescents, visiblement très enthousiasmés de son geste.
Mme Alexandra Heldt a souligné l'importance de former ces jeunes pour leur réinsertion sociale, leur souhaitant de retrouver la liberté et leur famille. « La liberté est un combat qu’on doit mener tous les jours. C’est pourquoi, chers enfants je vous souhaite de retourner dans votre famille dans une liberté qui vous permettra d’avancer », a dit Mme Heldt.
Mme Koissi Léa, directrice du COM de Bouaké depuis 2019, s'est réjouie de cette initiative, qui apporte un soutien moral aux enfants en rééducation à travers des activités socio-éducatives telles que la pâtisserie, l’alphabétisation et la culture hors sol. Elle a insisté sur la nécessité de comprendre leur histoire et de leur offrir une seconde chance.
« (…) Ces enfants ne sont pas des microbes, ce qui leur arrivé est dû à plusieurs facteurs dont le contexte familial, la crise d’adolescence... Il faut donc les écouter pour comprendre leur histoire », a-t-elle exhorté. C’est pourquoi, pour elle, il faut leur donner une seconde chance.
Notons que le Centre d’Observation des Mineurs de Bouaké, créé en 1999 et placé sous la tutelle de la direction judiciaire de l’enfance et de la jeunesse du ministère de la Justice et des Droits de l’homme, a pour objectif de faciliter la réinsertion et de prévenir la récidive des mineurs délinquants. À ce jour, il accueille 47 pensionnaires âgés de 13 à 17 ans.