La Banque africaine de développement (BAD) finance des projets d’infrastructures de grande envergure à travers l’Afrique. Ces grands projets d’une importance capitale pour la transformation structurelle du continent et l’amélioration des conditions de vie des populations peuvent entrainer des externalités négatives sur les communautés hôtes (déplacements de personnes, dégradation de l’environnement, perte de terres, perte de moyens de subsistance, pauvreté, etc.).
Dans son fonctionnement, la BAD a mis en place un système de sauvegardes environnementales et sociales destiné à protéger les populations impactées. Cependant, ces communautés manquent très souvent d’expertise et de moyens pour obtenir réparation, en mettant la BAD face à ses responsabilités. Les médias jouant un rôle important dans la sensibilisation des communautés, l’ONG Lumière synergie pour le Développement(LSD) en collaboration avec son partenaire la CIDDH( Coalition ivoirienne des defenseurs des droits de l’homme) et l’appui de Open society Africa a convié 13 journalistes ivoiriens à un atelier, le mardi 16 janvier 2024 à Abidjan.
L'objectif selon Aby Dia, chargée de projet à LSD, était de renforcer les capacités de ces journalistes sur la politique de sauvegardes environnementales et sociales de la BAD, afin d’améliorer la qualité de l’information, surtout dans l’analyse critique des actions de la Banque. Et d’indiquer que la LSD a toujours considéré la presse comme une partenaire sûre.
« Une fois que les journalistes sont formés sur les politiques de la BAD, ils peuvent produire des documents qui vont servir à la fois à la banque pour mieux suivre ses projets et aux communautés impactées d’obtenir réparation… », a soutenu Mme Dia, invitant l’institution financière à revoir ses politiques de financement de projets sur le continent.
Victor Nanklan Touré, membre du conseil d’administration du CIDDH, a salué l’initiative qui contribue à mieux outiller les médias sur les actions de la BAD. Et de souhaiter qu’il aboutisse à de bonnes actions cordonnées pour un plaidoyer…, surtout que les projets financés par la Banque ont des impacts positifs certes, mais l’aspect négatif laisse plus de traces indélébiles au sein des communautés impactées.
Trois sessions animées par des experts et journalistes ont constitué les grandes articulations de cet atelier. La première a porté sur le thème " Connaître le système de sauvegardes intégré de la BAD ", la deuxième sur " la politique de Réinstallation involontaire de la BAD", cas pratique : le projet Train Express Régional(TER) au Sénégal et la troisième a porté sur " la réinstallation des projets de la BAD : forces et faiblesses". Selon Babacar Diouf, spécialiste suivi des Projets d'infrastructures financés par la BAD à LSD, le système de sauvegardes intégré de la Banque se présente comme « la pierre angulaire de la durabilité». C’est-à-dire « tout ce que la banque entreprend, c’est ce système qui permet de garantir la durabilité sociale, économique et environnementale », a-t-il expliqué.
Notons que Lumière synergie pour le Développement est une ONG de veille sénégalaise sur les projets financés par la BAD sur le continent. Il est présidé par Aly Sagne.