Le Bureau du Conseil de la FIFA a décidé de nommer un comité de normalisation pour la FIF en vertu de l’article 8, alinéa 2 des statuts de la FIFA. Selon l’organisation basée, à Zurich, en Suisse, sa décision résulte du fait que les instances dirigeantes du football ivoirien ne sont pas parvenues à organiser une procédure électorale conforme aux exigences statutaires et réglementaires applicables à toutes ses associations membres.
Elle attribue cet échec à des lacunes intrinsèques au sein des processus et structures de gouvernance de l’organe de gestion du ballon rond local, et notamment des contradictions au sein de ses statuts et de son code électoral, qui n’ont pas pu être résolues, et qui ont eu un impact significatif sur la procédure électorale. Par conséquent, le successeur de Sepp Blatter, Gianni Infantino, a installé, le 21 janvier 2021, à la maison de verre de Treichville, le comité de normalisation, dont le mandat, qui expirera le 31 décembre 2021, comprend les tâches suivantes : gérer les affaires courantes de la FIF, réviser partiellement les statuts et le code électoral de la FIF (lorsque nécessaire dans le contexte des élections) afin de garantir leur conformité avec les Statuts et les exigences de la FIFA, et veiller à leur adoption par l’assemblée générale de la FIF, réviser les statuts de certaines parties prenantes et en dernier lieu, agir en qualité de commission électorale pour l’organisation de l’élection d’un nouveau comité exécutif de la FIF sur la base des statuts et du code électoral révisés.
Alors que ses missions sont connues, le comité de normalisation de la Fédération ivoirienne de football (CN-FIF) a engagé depuis plusieurs semaines, une réflexion de fond sur les textes de la FIF. Et pourtant, la FIFA a clairement indiqué que le CONOR doit réviser partiellement les statuts et le code électoral de la faîtière de la discipline. Au lieu de se limiter aux missions qui lui ont été confiées, le comité de normalisation organise des rencontres d’écoute de différentes parties prenantes (clubs, le personnel de la Fédération de football et l’Etat).
Par ailleurs, sa présidente, Mariam Dao Gabala, a étendu son champ d’action au renforcement de la démocratie, à l’autonomie réelle des organes et à la professionnalisation des clubs calquée sur la nouvelle Loi du Sport de 2014. Ces différentes thématiques font, donc, l’objet d’un séminaire de trois jours qui a débuté, le lundi 30 Août 2021, dans la commune de Cocody.
Et cela, en présence de Sarah Solémalé de la FIFA, cette dernière qui n’est présente à Abidjan, suit les travaux par visioconférence, Happi Dieudonné (dont le cabinet tire l’essentiel de ses revenus de la mise en place des comités de normalisation dans les pays africains) et Jean Jacques Diéne de la CAF et Gbeh Gue Binka du ministère de la Promotion des Sports et du Développement de l’Economie sportive.
Cette rencontre dit-on a pour objectif de permettre de faire valider par l’Etat, la FIFA, la CAF et le CN-FIF, les nouvelles orientations des statuts et du code électoral de l’institution fédérale, afin de s’engager résolument dans la rédaction définitive des statuts à soumettre aux clubs.
Et pourtant, la validation par l’Etat, la FIFA, la CAF et une nouvelle rédaction des textes de la FIF ne font partie des tâches de Mariam Dao Gabala et de ses collaborateurs.
D’autre part, la FIFA prône la non-ingérence des Etats dans les affaires du football. Cela veut dire qu’elle recommande la séparation du ballon rond et de l’Etat. C’est, donc absurde, incongru et un non-sens de dire que l’Etat ivoirien va participer à la validation des statuts de la FIF à laquelle les clubs ne sont pas associés.
A l’analyse de ce précède, on se rend compte que le CN-FIF, veut créer un blocage, car il sait pertinemment que les membres actifs de l’institution fédérale ne valideront jamais les textes qu’il a rédigés. Et cela, pour justifier la prolongation de son mandat.
Martial Gohourou