Jusque-là peu connu, l’Autisme est perçu dans l’opinion comme une forme de malédiction, comparativement aux autres formes de handicap. D.G, un enfant de 3 ans 8 mois a été pris en charge au centre Marguérite Té Bonlé ( CMTB) de l’Institut national de santé publique ( INSP). L’histoire de la prise en charge de cet enfant démontre que l’autisme n’est pas une fatalité.
L'histoire d'un enfant âgé de 3 ans 8 mois exposée par le magazine Bulletin de santé publique de Côte d'Ivoire Num 0004 que nous nommons D.G pour les besoins de la circonstance.
Il est reçu pour la première fois au CMTB, en août 2017. Le diagnostic a été en faveur d’un autisme moyen avec handicap cognitif sévère associé à un retard de langage.
Sa scolarité en milieu ordinaire ayant été arrêtée du fait de ses difficultés d’adaptation ; il a donc été scolarisé en milieu spécialisé. Il intègre alors l’hôpital de jour du CMTB en avril 2018 où il restera jusqu’en 2022, quatre années de prise en charge qui ouvrent la voie à l’espérance.
Après la crise sanitaire, entre 2021 et 2022, il a été capable de verbaliser et de faire des demandes. Les comportements problématiques et l’agressivité avaient disparu. Il a eu moins besoin de stimulations sensorielles pour apprendre. Il avait des conduites adaptées au CMTB et la scolarisation en milieu ordinaire est devenue possible et productive. Il s’intéressait de plus en plus aux autres enfants et a pu s’engager dans une activité. Devant l’amélioration clinique et la réduction du handicap lié à l’autisme, en juillet 2022, la prise en charge de a été arrêtée.
Il a pris part à la fête de Noël 2023 du CMTB, son langage, peu spontané, est cependant clair et adapté. Il a participé aux activités et a pu prendre la parole en public. S’il n’engage pas encore de relations, il répondait et réagissait correctement aux initiatives des adultes et des pairs. Ses conduites étaient ajustées au contexte et son autisme, toujours présent, ne le mettait plus en difficulté . Après une année loin du CMTB, D.G a pu reconnaître et nommer le personnel soignant. Ses capacités cognitives ont progressé tout comme ses relations avec sa mère.
L’amélioration clinique du trouble autistique de ce enfant est pour l’équipe du CMTB un gage de succès mais surtout une lueur d’espoir.
Il est possible en Côte d’Ivoire, malgré l’insuffisance de moyens et les nombreux chantiers et défis, d’apporter une réponse à l’autisme.