
Abidjan, le lundi 16 juin 2025(ivoire.ci)- Alors que le monde célèbre la Journée mondiale de l’environnement, la Côte d’Ivoire réaffirme sa volonté d’intensifier la lutte contre la pollution plastique. Ce fléau, devenu un enjeu majeur de santé publique et de durabilité, alarme les autorités ivoiriennes qui misent sur une transition résolue vers une économie circulaire, rapporte CICG.
Chaque année, le pays génère entre 40 000 et 100 000 tonnes de déchets plastiques, dont à peine 20% sont recyclés. Le reste est abandonné dans les rues, les décharges sauvages ou brûlé à ciel ouvert, avec des conséquences désastreuses sur l’environnement et la santé. Une situation qui reflète une tendance mondiale préoccupante : à l’échelle internationale, les emballages plastiques représentent 36% de la production de plastique et 85% d’entre eux ne sont pas recyclés.
La Côte d’Ivoire a déjà pris des mesures audacieuses, notamment l’interdiction des sachets plastiques instaurée en 2014 par le décret 2013-327. Si certains secteurs, comme les grandes surfaces ou les pharmacies, ont su s’adapter en proposant des alternatives durables, d’autres peinent encore à se conformer à la législation.
Pour pallier cette résistance, le ministère de l’Environnement envisage l’organisation de « journées zéro sachet plastique » afin de sensibiliser davantage les populations et faire appliquer plus strictement les normes en vigueur.
Vers une économie circulaire d’ici 2027
En novembre 2023, le pays a franchi une nouvelle étape en adoptant un code de l’environnement rénové, intégrant le développement durable comme pilier central. Puis, en octobre 2024, une stratégie nationale de promotion de l’économie circulaire a été validée pour la période 2023-2027. Celle-ci ambitionne de faire de la Côte d’Ivoire un modèle africain en matière de gestion durable des ressources et de lutte contre les changements climatiques.
L’approche repose sur la modernisation des systèmes de collecte de déchets, le soutien à l’innovation verte, et la responsabilisation des entreprises comme des citoyens. L’objectif est clair : transformer le plastique en ressource réutilisable, et non en déchet envahissant.
Ces engagements sont rappelés chaque année à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, point de départ de la Quinzaine nationale de l’environnement, du Développement durable et de la Transition écologique (QNEDDTE).
Cette édition 2025 a prévu des célébrations décentralisées : à Abidjan pour la JME, à Sassandra pour la Journée de la biodiversité, à Jacqueville pour celle des océans, et à Korhogo pour la lutte contre la désertification. Le gouvernement entend incarner une responsabilité intergénérationnelle : bâtir un présent durable sans compromettre l’avenir. Mais pour y parvenir, les efforts doivent désormais s’accompagner d’un sursaut collectif et d’un suivi rigoureux des engagements.