
Reporters Sans Frontière (RSF), dans son rapport 2024 disponible sur son site internet, a dressé son Bilan du 1er janvier au 1er décembre 2024 de la situation des journalistes dans le monde.
BANNIÈRE PAGNE INTERNE TOP
Abidjan, jeudi 06 février 2025-Ce bilan révèle une intensification alarmante des attaques contre les journalistes, notamment dans les zones de conflit, où se concentre la moitié des meurtres de journalistes enregistrés cette année.
Le rapport indique que 54 journalistes ont été tués dans le cadre dans l'exercice de leur métier, dans 17 pays du monde en 2024, près de 30 % à Gaza par l’armée israélienne.
Le nombre de journalistes tués dans des zones de conflit au Proche-Orient, en Irak, au Soudan, en Birmanie et en Ukraine a atteint un niveau record depuis 2020. En raison du grand nombre de journalistes tués au Pakistan (7) et lors des manifestations au Bangladesh (5), l’Asie reste, en 2024, la deuxième région la plus dangereuse pour les professionnels des médias.
Par ailleurs, 550 journalistes sont détenus en Israël, parmi les 3 plus grandes prisons de journalistes du monde. Le rapport relève que l’augmentation du nombre de journalistes détenus en 2024 (+ 7.2 %) s’explique par de nouvelles incarcérations en Russie (+ 8) et en Israël (+ 17), le pays qui a incarcéré le plus de journalistes depuis le début de la guerre à Gaza et devient la troisième prison du monde pour les journalistes. La Russie (38), utilise ses geôles pour réprimer les voix russes indépendantes et ukrainiennes.
Les 4 plus grandes prisons
La Chine (124, dont 11 à Hong-Kong), la Birmanie (61), Israël (41) et le Bélarus (40) emprisonnent près d’un journaliste sur deux dans le monde.
Quant aux journalistes pris en otage, sur les 55 professionnels des médias actuellement pris en otage dans le monde, 2 ont été enlevés au cours de l’année 2024, au Yémen. Cinq pays concentrent l’ensemble des 55 journalistes otages dans le monde : la Syrie (38) , l’Irak (9), le Yémen (5), le Mali (2) et le Mexique (1). Un pays concentre à lui tout seul 70 % des otages : la Syrie. Majoritairement enlevés par l’État Islamique au cours de la guerre, il est, dix ans plus tard extrêmement difficile, voire quasiment impossible d’obtenir des informations sur leur sort.
Dans ce rapport, près de 100 journalistes disparus dans 34 pays du monde dont plus d’un quart ont disparu au cours des dix dernières années. Le rapport soutient que le Mexique se distingue tristement comme le pays le plus dangereux, concentrant plus de 30 % des cas. Ces disparitions, souvent imputables à des gouvernements autoritaires ou négligents, soulignent l’urgence de renforcer la protection des journalistes et de lutter contre l’impunité.
“Les journalistes ne meurent pas, ils sont tués ; ils ne sont pas en prison, des régimes les y ont jetés ; ils n’ont pas disparu, on les a enlevés. Ces crimes, souvent orchestrés par des gouvernements ou des groupes armés, bafouent le droit international et demeurent trop souvent impunis. Nous devons faire bouger les lignes, nous rappeler, nous citoyens, que c’est pour nous, pour nous informer, que les journalistes meurent. Continuons à compter, à nommer, à dénoncer, à enquêter, à faire en sorte que justice soit faite. La fatalité ne doit jamais triompher. Protéger ceux qui nous informent, c’est protéger la vérité’’, précise Thibaut Bruttin, Directeur général de RSF.
Source Rapport RSF