
Abidjan, le mercredi 19 février 2025(ivoire.ci)-Une étude récente menée par KnowBe4 AFRICA a révélé que 58% des Africains sont profondément inquiets de la cybercriminalité, avec la fraude en ligne et les pertes financières comme principales préoccupations. Ce chiffre a presque doublé par rapport aux 29% de 2023, soulignant une inquiétude croissante face aux menaces cybernétiques alimentées par l’Intelligence artificielle(AI).
L’enquête qui a révélé que la moitié (58%) des Africains nourrissent des craintes face à la cybercriminalité à également mis en lumière une augmentation significative de l’ancêtre délinquance en Afrique, notamment les ransomwares, l’extorsion numérique et les escroqueries en ligne. En 2023, l’Afrique du Sud a perdu 3 milliards de dollars en raison de la criminalité liée aux services bancaires numériques et aux applications mobiles, d’après le South African Banking Risk Information Centre.
Les cybercriminels adoptent des méthodes de plus en plus sophistiquées, utilisant notamment des contenus générés par l’IA pour se faire passer pour des fonctionnaires ou des cadres, tandis que les attaques d’ingénierie sociale deviennent plus élaborées.
Pour évaluer la préparation des Africains face aux menaces de cybersécurité, KnowBe4 AFRICA a mené cette enquête annuelle, lancée en 2019, en interrogeant 800 adultes dans sept pays : le Maroc, l’Afrique du Sud, le Nigéria, le Ghana, l’Égypte, le Kenya et le Botswana.
« L’objectif de l’enquête était de mesurer la sensibilisation à la cybersécurité des répondants, ainsi que leurs habitudes numériques et pratiques de sécurité en ligne », a expliqué Anna Collard, vice-présidente senior en charge de la stratégie de contenu chez KnowBe4 AFRICA. « Si certains défis restent inchangés, d’autres sont nouveaux, notamment la montée inquiétante de la technologie deepfake», ajoute-t-il.
Un autre constat majeur de l’enquête est l’usage croissant des smartphones en Afrique. L’utilisation des données mobiles est passée de 71% en 2023 à 75% en 2025, tandis que l’utilisation des services financiers mobiles a fortement augmenté, passant de 63% à 85%.
« Cette adoption croissante des services bancaires et des paiements mobiles favorise une inclusion financière accrue, ce qui est généralement positif pour le développement économique en Afrique », a expliqué Collard. Avant de déclarer: « Cependant, cette évolution élargit également la surface d’attaque pour les cybercriminels, mettant en lumière l’importance de l’éducation à la sécurité centrée sur le mobile. »
L’enquête a également révélé une tendance préoccupante : les Africains semblent de plus en plus enclins à divulguer leurs informations personnelles. Le pourcentage de répondants jugés « très peu susceptibles » de divulguer des informations personnelles a presque chuté de moitié, passant de 29% en 2023 à 14% en 2025.
Quatorze pour cent des répondants sont à l’aise de partager leurs informations personnelles, huit pour cent le font en échange de quelque chose, comme une remise, et six pour cent les partagent régulièrement.
« Cette tendance est préoccupante et souligne la nécessité d’une meilleure éducation à la sécurité personnelle », a souligné Collard.
La situation est également aggravée par une méconnaissance généralisée concernant ce qu’est un mot de passe fort et l’authentification multifacteur. La compréhension des mots de passe forts a légèrement diminué, passant de 62% en 2023 à 58% en 2025, tandis que celle de l’authentification multifacteur est restée stable autour de 58%.
« Malgré la prise de conscience croissante des risques de cybercriminalité, il persiste des lacunes dans les connaissances et les pratiques, qu’il faut combler pour améliorer la cybersécurité sur le continent », a conclu Collard.
Avec APA