Les commerçants détaillants à travers l’Union des Commerçants des États de l’Afrique de l’Ouest (Uceao) et le Syndicat des Commerçants, Artisans et Opérateurs Économiques de l’Afrique de l’Ouest (Sycaopao) ont tenu une conférence de presse le samedi 22 juillet 2023 au siège du Sycaopao à Abobo pour dénoncer le harcèlement systémique qu’ils subissent dans le cadre des mesures prises par le gouvernement pour juguler la hausse des prix de certaines denrées alimentaires.
Denis Gbogbo et Karamoko Souhalio, respectivement président de l’Uceao et du Sycaopao, ont crié leur ras-le-bol de constater que leurs membres sont continuellement traqués par la Brigade de Contrôle Rapide (BCR) mise sur pied par le ministère du Commerce dans le cadre du contrôle du plafonnement des prix de certaines denrées alimentaires.
« Notre lecture de la lutte contre la cherté de la vie aujourd’hui, nous amène à résumer que sur les quatre acteurs (industriels, grossistes, importateurs, détaillants) de la chaine de distribution concernée, un seul (détaillants) subi la pression du ministère du Commerce. (…) La médiatisation uniquement des saisies chez les commerçants détaillants nous jettent en pâture à la vindicte populaire », a regretté M. Karamoko. Et d’affirmer que le ministère du Commerce est plus concentré sur le paiement des amendes transactionnelles par les détaillants dont selon lui, 40% des recettes sont destinées au Cabinet, 20% aux agents et 40% au Trésor.
Selon M. Gbogbo, malgré les multiples interpellations de leur part sur les dysfonctionnements de la BCR, leurs courriers sont restés sans suite. Ainsi, six mois après son entrée en vigueur le 16 novembre 2022, le plafonnement des prix de certaines denrées alimentaires est selon les conférenciers un échec.
« Cette procédure qui devait servir les populations est devenue une course au racket qui n’a eu aucune conséquence sur le portefeuille des ménages », a constaté M. Gbogbo. Aussi, les commerçants détaillants menacent de fermer boutiques si des corrections nécessaires ne sont pas faites par les autorités compétentes.
C’est pourquoi les conférenciers ont proposé entre autres : qu’un délai de 72 h fois deux soit accordé au commerçants pour répondre à une convocation contrairement à moins de 24 h comme présentement ; que la brigade mentionne clairement au commerçant de s’acquitter de son amende dans un délai d’un (01) mois parce que l’argent n’est pas facile à avoir ; ne saisir que les marchandises périmées ; que le procès-verbal soit rédigé en fonction du constat et non un procès-verbal où la grande partie est préétablie
Les commerçants détaillants ont convenu d’un délai de trois (3) semaines pour trouver solutions à ces préoccupations. A défaut, une Assemblée générale sera tenue pour prendre des décisions importantes allant jusqu’à la fermeture de tous les commerces sur l’étendue du territoire comme le souhaite certains de leurs responsables.
Olivier Guédé