Réunis au sein du Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (GEPCI), les patrons des organes de presse ont dénoncé, lundi 17 janvier 2021, la lente agonie dont souffrent leurs entreprises suite au non reversement depuis sept mois de la vente des journaux par Edipresse, distributeur de journaux papiers sur le territoire national.
Lors d’une assemblée générale, le président de leur association, Lassane Zohoré, a déploré cette injustice qui dure depuis mai 2021, pour un manque à gagner de 300 millions de FCFA, ce qui obère leurs comptabilités, d’autant plus que les imprimeurs ont, unilatéralement, décidé, sans les consulter, de surenchérir en augmentant les coûts d’impression de 50 000 à 100 000 FCFA sur la période.
M. Zohoré, cité par l'AIP, a lancé un appel au gouvernement pour l’adoption d’un « régime fiscal spécial » et une subvention à l’impression pour qu’ils fassent face à cette crise que traverse le secteur, dans un contexte où pour en bénéficier, il est demandé aux quotidiens de produire 2.000 exemplaires et les hebdomadaires 3.000 exemplaires, un critère difficilement tenable par les entreprises de presse face à la concurrence des supports numériques.
A défaut, les patrons de presse menacent d’organiser une « journée sans presse », conjointement avec la presse numérique, pour marquer l’ampleur de la crise et leur désarroi face au manque de soutien du gouvernement à l’impression et à la disette que leur impose Edipresse.
Les entreprises de presse ivoiriennes bénéficient de financements publics à travers le Fonds de soutien et de développement de la presse (FSDP) pour leurs équipements mais déplorent le coût élevé des intrants (papier, encre…) et le manque de subvention. En septembre 2018, le GEPCI avait lancé un mot d’ordre de journée presse morte pour pratiquement les mêmes motifs, avant de le lever, rappelle-t-on.