On parle d’endométriose lorsque des cellules de l’endomètre se développent hors de l’utérus. Cette maladie peut provoquer des douleurs quelques fois invalidantes et des problèmes d’infertilité. Au Mali, il n’y a pas de statistiques spécifiques sur le nombre de femmes souffrant d’endométriose.
Néanmoins, il ressort que dans notre pays de nombreuses femmes souffrent d’infertilité suite à l’endométriose. «Il existe deux types d’endométriose», explique Dr Amadou Bocoum, Gynécologue à l’hôpital Gabriel Touré. L’endométriose survient pendant le cycle menstruel de la femme lorsqu’une partie du sang des règles est refoulée dans l’abdomen. Dans ce sang, se trouve des cellules de l’endomètre, et celles-ci peuvent se fixer sur les ovaires, les trompes, le rectum, les iantestins ou le foie. On parle alors de l’endométriose externe.
La maladie peut aussi survenir chez les femmes ayant subi un avortement avec curetage ou un accouchement par césarienne. Au cours de ces interventions, des cellules de l’endomètre peuvent migrer vers la deuxième couche de l’utérus (le myomètre) pour se greffer à l’intérieur. Dans ce cas de figure, c’est l’endométriose interne. Dans un article, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), assure qu’il n’existe « pas de technique de dépistage » de la maladie en population générale, ni pour les femmes à risque. «Seules les patientes présentant des symptômes nécessiteront un examen clinique et des examens d’imagerie pour établir un diagnostic », affirme l’institut français.
Lien entre endométriose et infertilité
«Le principal risque associé à l’endométriose est l’infertilité», indique Dr Amadou Bocoum. Dans le monde, 3 à 10 % des femmes en âge de procréer souffrent d’endométriose. Il ressort que 25 à 50% de ces femmes ont consulté pour désir de grossesse. Mieux, explique le chercheur, le diagnostic d’endométriose est souvent effectué lors des tests exploratoires menés en raison de problèmes de procréation. Chez les femmes souffrant d’endométriose, explique le spécialiste, l’infertilité est due soit à des kystes endométriosiques (quand l’endométriose se fixe sur les ovules en formant des kystes), ou au fait que les trompes soient atteintes, car une fois que l’endomètre se fixe sur les trompes, celles-ci ne peuvent plus jouées leur rôle.
Autres facteurs d’infertilité, ce sont les dyspareunies. Il s’agit des douleurs pendant les rapports sexuels, car l’endométriose se trouve sur le rectum ou même dans le vagin.
Quant à la prise en charge de l’endométriose, elle se fait en fonction de l’âge et du désir de chaque patiente. Pour celles en âge de procréer et ayant un désir de grossesse, des comprimés qui ont pour but de bloquer les règles pendant 3 à 6 mois pour tuer les cellules Mally Diawara de l’endométriose sont prescrits. Pour celles qui ont des kystes, des pilules contraceptives sont prescrites pour qu’elles n’ovulent pas, si ça ne marche pas, le dernier recours est l’opération pour enlever ledit kyste.
Dans certains cas extrêmes, les patientes de plus de 40 ans, ayant déjà enfanté, subissent une ablation de l’utérus pour apaiser leur douleur. Dans tous les cas, assure le gynécologue, 30 à 40% des femmes souffrant d’infertilité arrivent à avoir des enfants, en suivant des traitements. 17% d’entre elles contractent une grossesse même sans traitement. «L’endométriose concerne tout le monde, il n’existe pas encore de moyen de prévention, il faut juste faire attention aux facteurs pouvant la causer », conseille Dr Amadou Bocoum.
Source : JSTM