
Abidjan, le vendredi 30 mai 2025(ivoire.ci)-À l’approche des échéances électorales en Côte d’Ivoire, plusieurs journalistes ont bénéficié d’une formation sur le thème « Dette publique et électorale : journalisme engagé et responsable ». Organisée par l’ONG panafricaine AFRODAD en partenariat avec l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), cette formation s’est tenue le mercredi 28 mai à l’hôtel Azalaï à Marcory.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des préparatifs de la 5e Conférence Annuelle Africaine sur la Dette et le Développement (AfCoDD V), prévue en août 2025 à Accra, au Ghana.
Dans un contexte où les promesses électorales sont souvent accompagnées d’engagements financiers non tenables, cette initiative visait à renforcer les capacités des professionnels des médias à analyser et couvrir de façon critique les enjeux liés à la dette publique.
Frimo Kouakou, représentant du président de l’UNJCI, a salué cette initiative, soulignant que la formation des journalistes est un outil stratégique de transformation sociale.
La dette publique africaine, marquée par des niveaux d’endettement préoccupants et un service de la dette élevée, impacte directement les politiques sociales et les services publics essentiels. Pour la seule année 2024, l’Afrique devrait consacrer 163 milliards de dollars au service de sa dette, selon la Banque Africaine de Développement.
C'est dans cette démarche que les journalistes formés ont été invités à jouer un rôle clé, à interroger la soutenabilité des programmes politiques et à contribuer à une couverture plus rigoureuse des campagnes électorales.
Dr Yungong Théophile, d’AFRODAD, a insisté sur l’importance de réformes structurelles dans la gestion de la dette.
Delaure Nesmon, experte de l’Institut EMI, a mis en avant l’impact genré de la dette, en soulignant que les femmes sont les premières affectées par la dégradation des services sociaux.
Cette formation a également permis de formuler des recommandations claires aux rédactions pour intégrer des angles économiques dans la couverture électorale et pour institutionnaliser la formation au journalisme économique.
Notons qu'un « réseau informel » de journalistes économiques a vu le jour à cette occasion, avec pour mission de suivre les engagements budgétaires des candidats.