
Abidjan, le mercredi 4 juin 2025(ivoire.ci)-L’opposant tchadien Succès Masra est toujours en détention. Il a été entendu le mardi 3 juin sur le fond par un juge d’instruction. Son parti et ses avocats dénoncent une procédure à visée politique et réclament sa libération immédiate, rapporte APA.
Succès Masra, président du parti d’opposition Les Transformateurs, a comparu sur le fond dans le cadre de la procédure judiciaire ouverte contre lui pour son implication présumée dans les violences survenues à Mandakao, dans le sud du Tchad.
L’ancien Premier ministre de la transition est en détention préventive depuis son interpellation à l’aube du 16 mai à son domicile de Gassi, dans la capitale tchadienne. Le parquet l’accuse d’avoir incité à des troubles ayant conduit à la mort d’une quarantaine de personnes dans le village de Mandakao. L’élément central de l’accusation est un enregistrement audio de mai 2023 dans lequel l’opposant appelle, selon les autorités, les populations à s’armer pour se défendre contre des groupes terroristes.
Cette nouvelle audition intervient alors que le parti Les Transformateurs dénonce, dans un communiqué publié fin mai, une « instrumentalisation de la justice » par le régime de Mahamat Idriss Déby Itno, qu’il accuse de chercher à écarter un adversaire politique devenu trop influent. Le parti assure que les accusations reposent sur l’exploitation de données issues de téléphones saisis illégalement lors d’une perquisition conduite sans mandat.
Les avocats du leader politique parlent quant à eux d’un « complot » préparé de longue date. Ils affirment que l’audio à la base des poursuites avait déjà été utilisé pour émettre un mandat d’arrêt international en 2023, levé à la suite de l’accord de Toumaï pour la stabilité et le développement. Ils soulignent que la plainte ayant enclenché la procédure actuelle n’a été enregistrée au parquet que le jour même de l’arrestation de leur client.
Le parti Les Transformateurs appelle à la mobilisation des citoyens, des partenaires du Tchad et des organisations de défense des droits humains, estimant que la détention de leur leader menace la stabilité nationale et la crédibilité des institutions.