Le taekwondo ivoirien sera-t-il encore troublé par les crises de décembre 2016 et d’avril 2017 ? Après la conférence de presse animée, le dimanche 22 août 2021, au Rubis Academy sports, dans la commune de Cocody, par le collectif des maîtres de salles, des présidents de clubs et des taekwondo-ins de Côte d’Ivoire, tout porte à croire que cet art martial coréen connaîtra des moments difficiles dans les tout prochains jours.
Selon Me Ibrahima Soumahoro, porte-parole du collectif, les élections pour le renouvellement des instances dirigeantes de la Fédération ivoirienne de taekwondo (FITKD), prévues pour le mois d’octobre prochain, risquent de mettre le feu aux poudres.
‘’ Les dirigeants sortants de la FITKD veulent remettre le couvert en créant les conditions des crises de décembre 2016 et avril 2017(…) En effet, le Comité directeur sortant en taillant les textes sur mesure afin d’éliminer les potentiels candidats gênants.
Et pour cause, il a mis en place une structure interne pour l’organisation des élections à venir. Par ailleurs, il présente, un candidat qu’il a désigné, à savoir l’un de ses vice-présidents Jean-Marc Yacé’’, a annoncé d’entrée Me Ibrahima Soumahoro.
De l’avis du conférencier, de l’extérieur, la FITKD est enviée, et ce, grâce à ses trois médailles olympiques obtenues aux JO de 2016 et 2021, mais à l’intérieur de cette association, poursuit Me Ibrahima Soumahoro, cette embellie de façade due aux bons résultats enregistrés au cours des JO, masquent des années de mécontentement de l’ensemble des acteurs du taekwondo local et la mauvaise gouvernance des membres du Comité directeur sortant de la FIKTD.
Les choses tournent tellement mal à l’intérieur de la Fédération de taekwondo que le collectif des maîtres de salles, des présidents de clubs et des taekwondo-ins de Côte d’Ivoire tirent la sonnette d’alarme face à la dérive totalitaire des dirigeants sortants de leur organisation.
‘’ Le mandat du Comité directeur sortant a pris fin depuis le 9 avril 2021. Et cela, sans que ce dernier n’ait pu organiser une Assemblée générale élective. Dès lors, il est forclos et devrait être dessaisi de tout engagement au nom de la FITKD.
Par conséquent, nous demandons au ministère de la Promotion des Sports et du Développement de l’Econome sportive de prendre les choses en main, et ce, pour empêcher le comité sortant de conserver la présidence de la FITKD, vaille que vaille, en confiant l’organisation des élections à la Commission d’études, de réglementation et de discipline(CERD), dont le président était présent lors du choix, par vote, du candidat du comité directeur sortant’’, a confié le porte-voix du collectif.
De l’avis de Me Ibrahima Soumahoro une nouvelle crise liée au renouvellement des instances dirigeantes de la Fédération ivoirienne de taekwondo serait une menace sérieuse pour le fonctionnement de cette organisation. Elle pourrait affecter les performances des taekwondo-ins ivoiriens qui, par ailleurs, sont fortement handicapés par le fait que depuis 2014, cela fait 7 ans, qu’il n’y a plus de championnat. Une situation inacceptable qui ne permet pas à tous les pratiquants du taekwondo d’avoir les mêmes chances d’intégrer l’équipe nationale. Et ce, sur toute l’étendue du territoire national.
Les membres du collectif décrivent la situation comme un triste paradoxe dans lequel les médailles gagnées lors des JO 2016 et 2021, de belles performances individuelles, masqueraient le mauvais état de santé du taekwondo ivoirien. Pour mettre fin à cet état pathétique, ces derniers veulent qu’on se soucie du taekwondo et non des règlements de compte, des menaces, des chantages, des pressions… Pour ce faire, ils ont besoin d’un nouveau départ.
‘’ Le collectif fait appel au ministre de la Promotion des Sports et du Développement de l’Economie sportive- Paulin Dannho, afin d’éviter une autre crise au taekwondo. Nous lui demandons de mettre en place une commission électorale indépendante pour qu’elle se charge du toilettage des textes et organise des élections justes et transparentes.
Nous demandons avec insistance que le ministre Paulin Danho et le CNO se saisissent du dossier de la FITKD pour éviter une autre crise plus grave et mettre fin aux intimidations de toutes sortes. Cela passe nécessairement par la suspension et le report, et ce, jusqu’à nouvel ordre, de toutes les activités (passages de grade et compétitions) liées au taekwondo sur toute l’étendue du territoire national, le report de passage de grade kukkiwon prévu en octobre dans la même période que les élections pour éviter d’en faire un moyen de pression sur les clubs, l’intégration de tous les clubs actifs en 2016, éjectés par le comité directeur suite aux augmentations des cotisations et des pénalités non statutaires dans le collège électoral…’’, a conclu le porte-parole du collectif des maîtres de salles, des présidents de clubs et des taekwondo-ins de Côte d’Ivoire, Me Ibrahima Soumahoro.
Martial Gohourou