Les travailleurs de la société minière, Bayswater civil & mining contractors (BCM), en sous-traitance pour le groupe Allied, à la mine d’or d’Agbaou (Hiré), sont en grève depuis quatre jours, pour exiger de leur employeur des mesures d’accompagnement de leur licenciement collectif qui sera acté dès le 15 novembre 2021, pour motifs économiques.
Les 500 travailleurs de la société BCM-CI ont immobilisé leurs engins de travail sur le site d’Agbaou, où ils dorment pour marquer leur mécontentement, depuis samedi 18 septembre 2021. Ils demandent qu’en plus des droits légaux liés à leur licenciement des mesures supplémentaires d’accompagnement, prévues par les textes, leurs soient octroyées par la société BCM, afin de leur permettre de tenir, le temps de trouver un autre emploi.
A cette requête, le directeur des ressources humaines de BCM, Patrick Djampan, répond que la société connaît des difficultés économiques et que le licenciement intervient pour des motifs économiques, car « le contrat de sous-traitance avec la société Allied n’a pas été renouvelé cette année ». Il précise que les droits légaux seront payés, et que les travailleurs pourront être repris par la société qui va remplacer BCM.
Pour le 2ème secrétaire général adjoint du Syndicat des travailleurs de BCM (SYTRA-BCM), Gréou Gnanzoua Frontanel, cette argumentation ne tient pas la route, parce que la question des mesures d’accompagnement ne date pas de maintenant, mais de depuis le démarrage des activités de la société en 2013.
Selon M. Gréou, les travailleurs ont obtenu en 2016, après une menace de grève, l’augmentation du taux horaire de leur rémunération qui était très faible. Ils en ont profité pour demander un accord d’établissement, comme c’est le cas dans la plupart des entreprises minières, afin d’obtenir des mesures d’accompagnement de la part de leur société, en plus des droits légaux de licenciement.
Suite à plusieurs autres menaces de grève, la Direction de BCM a accepté de signer l’accord d’établissement avec ses travailleurs. Mais la veille de la date de signature, le 23 mars 2019, le 1er secrétaire général du syndicat, Youssouf N’Guettia, est licencié pour cause d’incapacité due à la maladie, souligne-t-on. Malgré la conciliation de l’inspection du travail et la disposition favorable de BCM au départ, l’accord ne sera plus signé.
Les lettres de licenciement collectif pour motifs économiques sont arrivées, il y a trois mois, dans ce contexte. Quand, le 08 septembre 2021, les travailleurs demandent à nouveau des mesures d’accompagnement, il leur est opposé, devant l’inspection du travail, l’absence d’accord d’établissement et des difficultés financières que traverse l’entreprise.
La médiation de la Direction de la société mère, Allied, pour obtenir un accord entre BCM et ses employés a également échoué. Face au blocage de la situation, les travailleurs sont menacés d’être délogés par la force de leur site de travail, surtout pour absence de préavis de grève. Mardi, une équipe de la gendarmerie est allée s’enquérir de la situation, mais aucune violence n’a été observée jusqu’à présent.
(AIP)