Mobilisation. Réussite. Satisfaction…Pourrait-on résumer la 7ème session internationale de formation en droit international des droits de l’homme délocalisée à Abidjan du 23 au 28 octobre 2023. A l’initiative de la Fondation René Cassin de Strasbourg et organisée en partenariat avec la Fondation Friedrich Naumann- Abidjan, la collaboration de l’Ambassade de France, l’Ambassade de Suisse et l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement-PNUD, elle a été une tribune idoine d’échanges et de discussions sur la prévention, la gestion des conflits et les droits de l’homme.
Au total 83 auditeurs sur une centaine de candidatures soumises ont pu participer à cette session. Ceux-ci viennent de la Côte d’Ivoire (68 participants), du Burkina-Faso (7 participants), de la Centrafrique (1 participant), de la Guinée-Conakry (2 participants), du Libéria (1), du Mali (2) et du Congo-RDC (2 participants). Ils ont été instruits sur 9 modules, à savoir le système onucien de protection des droits de l’homme, le système africain de protection des droits de l’homme, le droit international humanitaire, le droit international pénal, la protection des personnes vulnérables en temps de conflits, la lutte contre le terrorisme etc par 8 enseignants-venus de la France, de la Côte d’Ivoire et de la Tunisie-dont 4 locaux et 4 internationaux.
Pour l’examen final, ce sont 81 auditeurs qui ont affronté les épreuves et 70 ont été admis (soit un taux de réussite de 86%) avec à la clé un certificat de réussite. Les moins chanceux ont reçu une attestation de participation.
Mamadou Diarra est le major de cette 7ème session. Il a obtenu la note de 20/20 et bénéficie d’une bourse d’étude octroyée par la Fondation Réné Cassin de Strasbourg pour une formation en France. « J’exprime mes reconnaissances à Dieu, aux Fondations Réné Cassin et Friedrich Naumann et au Conseil national des droits de l’homme (CNDH) qui ont facilité cette formation. Je suis très heureux, parce que nous avons eu des enseignements de qualité. Je sors donc enrichir de cette formation en matière de prévention, de gestion des conflits et des droits de l’homme… », a confié ce titulaire de maîtrise en Droit des affaires à l’université Félix Houphouët Boigny, lors de la cérémonie de clôture le samedi 28 octobre en présence de représentants de plusieurs autorités du pays.
Pour Magloire N’Dehi, chef du bureau de la Fondation Friedrich Naumann à Abidjan, le niveau élevé des échanges durant les 5 jours de formation montre que les participants ont pu mesurer l’importance cruciale de placer la dignité de l’être humain au centre des actions afin de préserver et gérer les conflits. « La paix et la sécurité ne peuvent être atteintes sans un respect inconditionnel des droits de l’homme », a-t-il soutenu, insistant qu’il appartient donc à chacun de veiller à ce que les droits de l’homme soient respectés en tout lieu et en toute circonstance. Et de faire remarquer que la prévention des conflits passent inévitablement par la promotion d’une culture de la tolérance, du respect mutuel et de la bonne compréhension. Car les droits de l’homme ne sont pas négociables ; ils sont indispensables à la vie de tout être humain. « L’injustice ou qu’elle se produise est une menace pour la justice partout ailleurs », a-t-il poursuivi, citant Martin Luther King. Avant de conclure : « (…) nous réaffirmons notre engagement en faveur de la défense et de la protection des droits de l’homme. Ensemble, continuons de lutter pour un monde sans conflits, continuons de nous engager pour un monde où les droits de l’homme ne sont pas seulement un idéal lointain ; mais une réalité tangible en tout lieu et pour tous les êtres vivants. »
Nathan Menoret, représentant le Pr Sébastien Touzé, directeur de la Fondation René Cassin, a salué le succès de cette formation qu’il espère va pérenniser la session à Abidjan. Il a souligné que les résultats de l’examen (86% de taux de réussite) sont la preuve que les auditeurs étaient motivés à s’instruire sur les droits de l’homme.
Le CNDH reste et demeure disponible à accueillir l’organisation de ces sessions délocalisées à Abidjan, selon Mme Marie-Paule Kodjo, vice-présidente de l’institution. « Vue la situation d’’insécurité qui prévaut dans la sous-région ; il est primordial que chacun apporte sa pierre à la prévention et à la gestion des conflits dans le strict respect des droits de l’homme », a-t-elle indiqué, annonçant la construction d’un institut de formation des droits de l’homme, et de remercier les différents partenariats qui contribuent à l’organisation de cette formation chaque année.
Rappelons que la 7ème session internationale de formation en droit international des droits de l’homme avait pour thème central « la prévention et la gestion des conflits et les droits de l’homme ».