
Abidjan, le jeudi 10 juillet 2025(ivoire.ci)-À quelques mois du scrutin présidentiel, les professionnels des médias sont invités à jouer leur rôle pendant cette élection. Pour ce faire, une convention tripartite a été signée entre le Fonds de Développement de la Formation Professionnelle (FDFP), le Groupement des Éditeurs de Presse de Côte d’Ivoire (Gepci) et le cabinet ALSA, pour former 132 acteurs clés de la presse ivoirienne, le mercredi 9 juillet 2025.
Journalistes politiques, rédacteurs en chef et patrons de presse : tous sont concernés. Et pour cause, l’enjeu est clair : assurer une couverture médiatique responsable, éthique et apaisée des élections à venir. Un défi de taille dans un pays où l’information peut rapidement devenir un carburant pour les tensions.
« En période électorale, la presse devient le pilier de la paix », a lancé le Dr Philippe N’Dri, SG du FDFP, rappelant que 132 professionnels issus de 37 rédactions bénéficieront de cette initiative, financée à hauteur de 22 millions FCFA.
Pour Zohoré Lassane, président du Gepci et initiateur du projet, il ne s’agit pas d’une simple formalité. « Ce partenariat est un pacte de confiance. Il faut former pour mieux informer », a-t-il précisé, dans un contexte où les fake news et les manipulations politiques pullulent sur les réseaux sociaux comme dans certains médias classiques.
La formation, confiée au cabinet ALSA, ne se limitera pas aux règles de base du journalisme politique. Elle intégrera un module managérial destiné à renforcer la gestion durable des entreprises de presse, dont beaucoup peinent à survivre économiquement. Une indépendance financière qui, selon les initiateurs, est indispensable à l’indépendance éditoriale. « La crédibilité des médias dépend aussi de leur solidité interne », a estimé Paul Emmanuel Bakayoko, directeur exécutif du cabinet ALSA.
À l’approche d’élections souvent sous tension, cette initiative est une piqûre de rappel : le traitement de l'information n’est pas anodin. Une phrase mal choisie peut enflammer un quartier. Une rumeur peut dégénérer. Mais une information vérifiée, traitée avec professionnalisme, peut apaiser, prévenir, protéger.
Ce programme de formation vient à point nommé pour rappeler que la presse n’est pas seulement un relais : elle est un acteur du processus démocratique. Et en 2025, elle devra plus que jamais en être digne.