
Le 29 janvier 2025, lors d’un point presse tenu dans son cabinet à Abidjan-Plateau, Assahoré Konan Jacques, ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, a lancé un avertissement aux pêcheurs ayant recours à des produits chimiques. Il a rappelé que l’utilisation de ces substances dans les cours d’eau est strictement interdite et a annoncé que des poursuites judiciaires seront engagées contre les contrevenants.
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Abidjan, samedi 8 février 2025- "Selon le rapport d’enquêtes du Centre Ivoirien Antipollution (CIAPOL), ces récentes pollutions sont dues à des déversements volontaires de substances chimiques toxiques ou à l’usage de produits issus de l’orpaillage clandestin pour la pêche dans les rivières », a révélé le ministre. Il a également déploré que les poissons ainsi capturés soient mis en vente sur le marché et consommés par les populations, malgré les risques élevés de cancer et les conséquences désastreuses sur les ressources halieutiques, les nappes phréatiques et la santé publique.
Conformément à l’Article 236 du Code de l’environnement, ces infractions sont passibles de poursuites judiciaires, avec des peines allant de deux mois à deux ans d’emprisonnement, assorties d’amendes comprises entre 200 000 et 100 000 000 de FCFA.
Dr. Henry Beugré, officiant dans une clinique privée de la place, a souligné les dangers de la consommation de poissons intoxiqués en grande quantité, précisant qu’elle peut être mortelle. « Elle peut entraîner des vomissements, des diarrhées, et chez la femme enceinte, provoquer une fausse couche », a-t-il déclaré, dans un article publié par fratmat info.
Les chiffres officiels soutiennent que la production de la pêche maritime en Côte d’Ivoire a chuté d’environ 40 % ces dernières années. En 2018, le ministère des Ressources animales et halieutiques estimait à 100 000 tonnes les pertes dues à la pêche illicite, générant un manque à gagner de 1,5 million de dollars soit 944 milliards 250 millions de FCFA pour l’État.
Un rapport du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) datant de 2022 met en évidence « la faiblesse du système de suivi, de contrôle et de surveillance des activités de pêche » comme un facteur aggravant.
Par ailleurs, Sidi Tiémoko Touré, ministre des Ressources animales et halieutiques (MIRAH), a déclaré lors d’un atelier sur la planification de la chaîne de valeur de l’aquaculture du tilapia, organisé le 8 décembre dernier au CAMPC (Centre africain de perfectionnement des cadres), que le poisson constitue la principale source de protéines des Ivoiriens, avec une consommation moyenne de 24,9 kg par habitant. Cependant, la production locale avoisine les 5 000 tonnes, ne représentant que 20 % des besoins nationaux estimés à 600 000 tonnes.
Face à ce déficit, la Côte d’Ivoire importe chaque année pour 325 milliards de francs CFA de produits halieutiques, principalement du poisson tilapia. Une somme colossale qui aurait pu être investie dans la construction d’écoles, d’universités, d’hôpitaux ou encore dans le financement de projets destinés aux jeunes.