L’assistance de l’ONG a conduit également à l’interpellation de dix (10) présumés trafiquants d’espèces sauvages protégées.
L’ONG révèle que les produits fauniques saisis cette année 2025 proviennent essentiellement du Burkina-Faso, du Libéria et du Ghana, des pays frontaliers à la Côte d’Ivoire. Le pays serait à la fois un marché local et une zone de transit. Les produits fauniques s’échangeraient en petites quantités sur le territoire, mais également en grosses quantités à l’export, avec des réseaux bien implantés.
L’ONG appelle à une application stricte de la loi nᵒ 2024-364 du 11 juin 2024 portant gestion de la faune qui réglemente la gestion de la faune en Côte d’Ivoire. Cette loi prévoit des condamnations allant de six (06) mois à 20 ans et des amendes allant de 500 000 à 20 millions de francs CFA.
Elle estime que, la non-application de la loi crée un environnement favorable à l’invasion de trafiquants internationaux pouvant engendrer des maux annexes, tels que le trafic d’armes, de la drogue et des personnes. « Au vu de la légèreté des peines encourues, beaucoup de magistrats ne mesurent pas la gravité de ces infractions et réduisent les sanctions aux amendes pénales, ce qui renforce le sentiment d’impunité des trafiquants. », dénonce-t-elle.
Selon l’ONG, le trafic d’espèces sauvages protégées est corrélé avec le trafic de drogue et d’armes car il est une activité de criminalité transnationale organisée qui utilise des itinéraires, des réseaux et des méthodes similaires. Ces trafics s’exploitent mutuellement, car les mêmes organisations criminelles les gèrent, utilisant des itinéraires, des sociétés écran et des méthodes de fraudes similaires pour acheminer des produits illégaux. Ce qui fait que le trafic des espèces protégées est le quatrième marché mondial après la drogue, les armes et les êtres humains. Il génère entre sept (07) et vingt-trois (23) milliards de francs CFA selon l’ONU.
Présente en Côte d’Ivoire depuis 2017, l’ONG EAGLE travaille dans le seul but d’assister les autorités à combattre le trafic d’espèces protégées, lutter contre la corruption, traduire les trafiquants devant la justice, les faire condamner et s’assurer qu’ils purgent leurs peines.
À ce jour, c’est plus de 90 trafiquants interpellés, 4000 kg d’écailles de pangolin et 800 kg d’ivoire saisis.