Sport et mirage européen : Le calvaire de jeunes ivoiriens

Il y a de cela quelques mois, treize joueurs de football ivoiriens sont arrivés à Casablanca au Maroc par l’entremise de personnes dites « agents de joueurs ». Là-bas et conformément à ce qui leur a été promit dès le départ, ils espéraient suivre des entrainements et une formation adaptée dans une académie de foot durant quelques semaines avant de rejoindre l’Europe. Au bout d’un certain temps, ils ont dû se raviser et se sont très vite rendu compte de la supercherie. Victimes de fausses promesses, maltraités et abandonnés à leur propre sort les coéquipiers ne savent à quel saint se vouer. Et l’agent à la base de cette forfaiture est « dans la nature ».

                                    Faussaire démasqué…

Adoueni Yao Edem est l’une des victimes de ce réseau. Ici à Abidjan un certain Dramé O. promettait une carrière de rêve à ce jeune féru de foot. Ces parents ont dû consentir d’énormes sacrifices (financiers) pour réaliser le rêve de leur enfant. Dans le circuit, ils doivent transiter par le Maroc avant d’atteindre l’Europe. Mais une fois parti de la Côte d’Ivoire Adoueni Yao Edem, le « futur footballeur professionnel », se retrouve livré à lui-même et monsieur Dramé qui ne répond plus à l’autre bout du fil. Dès lors deux voies s’offraient à lui : se battre pour le reste du chemin ou rebourser chemin.

C’est après beaucoup d’efforts au prix de petits métiers et d’activités qu’il a pu sortir du lot et comme par miracle est arrivé en France en transitant par la Serbie. Là-bas pour subvenir à ses besoins, il évolue dans un club amateur depuis plus de deux ans et effectue de petites activités aux heures perdues. Mais le moins que l’on puisse dire c’est qu’il vit dans une situation irrégulière sur le sol français et éprouve d’énormes difficultés à l’image de ces coéquipiers restés sur le continent. Pour alléger ‘’ sa souffrance’’ il a demandé récemment le statut d’asile afin d’obtenir un travail plus décent.

                                   Les menaces…

Cette affaire est loin d’être un cas isolé dans un milieu où les arnaques de ce type sont fréquentes, à l’image de la migration clandestine ou irrégulière. Certaines victimes et anciens jeunes joueurs à l’image de Adama Silué, Koné Ibrahim, Diallo Aliou objets de cette arnaque révèlent une organisation bien ficelée. Pour information, le sieur Dramé est propriétaire de plusieurs biens immobiliers et aussi d’une académie de foot. C’est justement par le biais de cette académie qu’il opère.

A en croire les jeunes candidats malheureux de ce système ‘’mafieux’’, plusieurs d’entre eux se sont retrouvés dans des pays étrangers surtout d'Afrique après que Dramé O. ait prit une forte somme d’argent auprès de leurs familles respectives leur faisant miroiter ses connexions et relations sur l’hexagone où les jeunes candidats auraient un avenir assuré dans le domaine du sport (football).

Aujourd’hui, un bon nombre de ces candidats à l’eldorado du football vivent dans une misère sans précédent loin de leurs familles. Interrogés sur l’alternative d’un éventuel retour au  vu les difficultés, ils évoquent pour la plupart non seulement « la honte générationnelle, familiale mais bien pire des comptes à rendre au nommé Dramé ». A en croire Adoueni Yao Edem ce dernier << serait une menace réelle pour lui >> s’il s'aventurait a rentré au pays. Ces comptes à rendre se fonderaient sur la base « du contrat qui lie les parties », explique l’un d’entre eux. Un contrat que nous n’avons pas pu consulter. Egalement sollicité, le mise en cause D.O n’a pas souhaité répondre à nos maintes sollicitations.

A noter que ces cas d’escroqueries dans le domaine du sport sont légions et nombre de jeunes y souffrent.

La rédaction reviendra sur ce dossier en cas d’évolution de la situation.

Correspondance particulière