Côte d’Ivoire : les chefs traditionnels formés sur l'éthique et la déontologique de leur fonction

Organisé par le Sous-préfet de Transua, Logon Marie Florence N'gbofai, cet atelier a été animé par le Professeur Théodore Konimi, enseignant-chercheur à l'Université Félix Houphouet-Boigny d’Abidjan, intervenant pour le compte de l'Observatoire du Discours Public (ODP) affilié au Groupe de Recherche sur la Tradition Orale (GRTO).

 La séance a été interactive avec les trente-trois chefs traditionnels qui y ont pris part. Selon Prof Théodore Konimi, il ne saurait y avoir de développement local durable sans socialisation effective de la chefferie traditionnelle. C’est pourquoi, a-t-il expliqué, les chefs traditionnels doivent prendre conscience de ce qu'ils sont et ce qu'ils représentent pour le rayonnement de leurs cités. 

« On sera heureux dans les faits, lorsque tout ce qui a été appris sera mis en œuvre par vous », a-t-il recommandé, invitant les chefs traditionnels à être des acteurs de paix par l'observance de leurs missions.

Rappelant le respect de l’éthique et la déontologie par le chef traditionnel, il a présenté le corpus juridique qui encadre la fonction de chef traditionnel en Côte d’Ivoire, s'appuyant sur le décret relatif à la Chambre nationale des rois et chefs traditionnels. 

Le deuxième module de cet atelier de formation intitulé « Chef traditionnel d'accord, mais citoyen d'abord" a recommandé aux chefs traditionnels, conformément aux différents versets de l'Abidjanaise, l’hymne national de Côte d'Ivoire de se tenir debout pour aider les populations dont ils ont la charge d'être exemplaires pour le vivre-ensemble et dire non aux diviseurs et aux faiseurs de fausses informations. 

Une fausse information est un tueur en cagoule, c’est une forme déguisée qui endeuille le village, le pays, a-t-il soutenu, en rappelant que les fausses informations dans le village jettent le discrédit sur l'autorité du chef traditionnel. A ce titre, leur responsabilité est d'être des éducateurs à la citoyenneté.

Cette formation meublée par des exercices, a été également l'occasion pour M. Konimi de suggérer à l'auditoire la négociation, le dialogue, l’arbitrage et la médiation dans le règlement des conflits.

La Côte d'Ivoire organise en octobre prochain son élection présidentielle. Généralement, cette période est source de tensions communautaires. Les chefs traditionnels jouent un rôle important dans le maintien d'un climat de paix.