
Abidjan, le mardi 2 septembre 2025(ivoire.ci)-Zigui Ibrahim, cyber-activiste, militant du parti des Peuples africains de Côte d’Ivoire-PPA-CI, a été mis aux arrêts par la police, à quelques semaines de l’élection présidentielle, le lundi 1er septembre. Il est accusé d’avoir tenu des propos incendiaires et appelant à une mobilisation massive à travers une vidéo diffusée sur sa page Tiktok, le vendredi 29 août 2025.
Dans son message, Zigui Ibrahim appelait les Ivoiriens à se rassembler massivement le jour de la validation des candidatures par le Conseil constitutionnel. « Les yeux des Ivoiriens sont rivés vers le Conseil constitutionnel. J’espère que le jour où les candidatures seront validées, tous les maquis, tous les endroits de la Côte d’Ivoire seront bondés de monde. Sors avec ton maillot, c’est une finale que nous allons jouer. Tous les Ivoiriens doivent être dehors. Projetez cela comme une finale. », a-t-il dit.
Un discours jugé incitatif par les autorités judiciaires, qui ont réagi rapidement en interpellant le militant du PPA-CI. Cette affaire met en lumière la surveillance accrue des publications en ligne en période électorale et surtout la portée juridique des propos tenus sur internet.
En Côte d’Ivoire, la loi punit sévèrement les actes de provocation, d’incitation à la violence ou de désordre public commis par le biais des réseaux sociaux. Le Code pénal et la loi sur la cybercriminalité prévoient des sanctions allant de lourdes amendes à des peines privatives de liberté. Autrement dit, un commentaire, une vidéo ou un simple partage peuvent engager la responsabilité pénale de leur auteur devant la justice.
Pour des experts, les jeunes doivent comprendre que ce qu’ils publient en ligne est soumis au même régime juridique que dans la vie réelle. Internet n’est pas une zone de non-droit.
Alors que le pays se dirige vers une présidentielle dans un contexte tendu, l’affaire Zigui Ibrahim rappelle à chacun que le droit à l’expression ne doit jamais se confondre avec un appel au désordre, et que la responsabilité des actes posés en ligne engage pleinement la responsabilité pénale de leur auteur. Car, les réseaux sociaux, s’ils sont un outil de mobilisation et de sensibilisation, peuvent rapidement devenir un vecteur de tensions s’ils sont utilisés à des fins de manipulation ou d’incitation.