
À sept mois de l’élection présidentielle du 25 octobre 2025 en Côte d’Ivoire, la tension monte entre le gouvernement et l’opposition. Une coalition de 25 partis politiques a récemment lancé un appel pressant en faveur de réformes électorales jugées indispensables pour garantir un scrutin libre, transparent et apaisé. Mais le pouvoir en place, incarné par le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), semble peu enclin à céder aux revendications de cette coalition, indiquent le Monde et Reuters.
Cap-Côte d’Ivoire
Face aux défis du processus électoral, une nouvelle coalition baptisée "Coalition pour l’Alternance Pacifique en Côte d’Ivoire" (Cap-Côte d’Ivoire) a vu le jour. Le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) de Tidjane Thiam, le Mouvement des Générations Capables (MGC) de l'ex-Première Dame Simone Ehivet Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI) de Pascal Affi N'Guessan, le Cojep de Charles Blé Goudé et 21 autres formations d’opposition forment cette coalition, depuis lundi 10 mars, fait savoir Africa Radio sur son site internet. Simone Ehivet Gbagbo est la porte-parole de la coalition.
Son objectif : unifier les forces de l’opposition pour empêcher une répétition des crises électorales passées. Cependant, le Parti des Peuples Africains – Côte d'Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo ne fait pas partie de cette alliance, ce qui interroge sur l’unité réelle de l’opposition.
Les points de discorde sont nombreux :
* Une liste électorale contestée, jugée obsolète et ne reflétant pas la réalité du corps électoral.
* Une Commission Électorale Indépendante (CEI) dont la neutralité est remise en question, car perçue comme acquise au pouvoir.
* Un code électoral jugé inéquitable, favorisant le parti au pouvoir.
Face à ces critiques, le gouvernement a lancé une révision de la liste électorale en octobre 2024, avec pour objectif d’ajouter 4,5 millions de nouveaux électeurs en trois semaines. Sous pression, il a prolongé cette période jusqu’au 17 novembre, mais l’opposition estime toujours ce délai insuffisant.
l’incertitude plane sur la candidature du président Alassane Ouattara
Dans le camp du pouvoir, l’incertitude plane sur la candidature du président Alassane Ouattara. Son parti, le RHDP, pousse pour une nouvelle candidature malgré les controverses liées à sa réélection en 2020. Si Ouattara venait à briguer un quatrième mandat, l’élection de 2025 pourrait raviver de vives tensions dans le pays.
"Stop aux sorciers numériques"
Anticipant les risques de manipulation et de désinformation, les autorités ivoiriennes ont lancé l’initiative "Stop aux sorciers numériques", une campagne contre les fake news et la propagation de rumeurs sur les réseaux sociaux. Cet effort vise à calmer les esprits et éviter des débordements avant le scrutin.
Un scrutin sous haute surveillance
Avec un climat politique toujours fragile, la Côte d'Ivoire s’apprête à vivre une élection sous haute surveillance. L’opposition obtiendra-t-elle gain de cause avec ses revendications électorales ? Le pouvoir fera-t-il des concessions pour garantir un scrutin plus transparent ?
Les prochains mois seront décisifs pour l’avenir démocratique du pays. Une seule certitude : les Ivoiriens attendent avec impatience une élection apaisée, loin des turbulences du passé.