Côte d’Ivoire-Sommet de la gastronomie : les organisateurs donnent les raisons du report de la première édition

Selon Coulibaly Mohammed, Directeur Général de Very Good et commissaire général du sommet, ce report est motivé par des contraintes organisationnelles et la volonté d'assurer une meilleure participation des acteurs internationaux. "L'événement se tiendra bientôt et nous mettrons tout en œuvre pour en faire une réussite", a-t-il assuré, insistant sur l'importance de traiter les enjeux scientifiques et culturels de l'alimentation, en préparant les acteurs aux défis alimentaires et sanitaires actuels.

Pour Christophe Lavelle, chercheur au CNRS et responsable de l'Initiative Alimentation à la Sorbonne Université, "comprendre les dimensions naturelles et culturelles de l'alimentation est essentiel". Il a souligné la nécessité de concilier durabilité environnementale et santé publique, adaptant la gastronomie aux spécificités locales. "Les chercheurs, les professionnels de l'industrie agroalimentaire et les consommateurs doivent jouer un rôle central pour promouvoir une alimentation équilibrée et respectueuse de l'environnement", a-t-il ajouté.

De son côté, Rémilie Félix, cheffe de cuisine à Paris et spécialiste de la gastronomie durable, a partagé son expérience sur l'intégration des savoirs ancestraux dans la création culinaire. "Nos produits locaux sont de véritables diamants alimentaires", a-t-elle expliqué, plaidant pour leur redécouverte et leur valorisation. Elle a mis l'accent sur l'importance de transmettre ces savoir-faire aux jeunes chefs pour allier plaisir gustatif et bien-être.

"Il est urgent de lutter contre le gaspillage alimentaire dans nos restaurants", a alerté Dr Aka Bekroudjobehon, expert en écotourisme et spécialiste en décoration d'intérieur. Il a mis en avant la mauvaise gestion des stocks et le manque de responsabilité dans l'utilisation des ressources. Il a appelé les professionnels du secteur à adopter des pratiques plus durables et à sensibiliser leurs équipes à la réduction des pertes alimentaires. Il a assuré qu’il existe le projet Ecole-ami de la nutrition en Côte d’Ivoire en vue sensibiliser dès le bas âge les jeunes sur les bonnes méthodes en matière de gastronomie.

Dr Soro Adama, spécialiste en développement durable et docteur en physiothérapie, a quant à lui insisté sur l'importance d'un changement de paradigme. "Nous devons apprendre à nous nourrir autrement, en adoptant des habitudes qui favorisent la durabilité", a-t-il exhorté.
Traoré Hamed Bob, président de l'Association des journalistes scientifiques de Côte d'Ivoire, a renchéri : "Nous devons encourager les établissements qui s'investissent dans la qualité et la durabilité". Il a appelé à une coopération renforcée entre tous les acteurs du secteur.

M. Enoh, représentant de la Direction de Côte d'Ivoire Tourisme, a invité les acteurs scientifiques ivoiriens et internationaux à participer activement au prochain sommet de la gastronomie. "Ce rendez-vous est une opportunité unique pour réfléchir ensemble aux modes de consommation de demain", a-t-il affirmé.

Bien que reporté, le Sommet de la Gastronomie d'Abidjan demeure un événement majeur pour repenser les habitudes alimentaires et promouvoir une gastronomie durable. Les différents intervenants ont réaffirmé leur engagement à travailler ensemble pour faire de cet espace un lieu d'échange et d'innovation au service de la santé et de l'environnement.