
Face à une baisse significative de la production mondiale de noix de cajou en 2024, la Côte d’Ivoire a su tirer son épingle du jeu grâce à une stratégie ambitieuse axée sur la transformation locale. Malgré les défis imposés par le phénomène climatique "El Niño", le pays a renforcé sa résilience et confirmé son rôle stratégique sur le marché international.
Abidjan, lundi 20 janvier 2025- La première édition des Journées Nationales du Producteur de Coton et de l’Anacarde (JNPCA 2025) s’est achevée le samedi 18 janvier 2025. Placée sous le thème « Valoriser durablement le potentiel des filières coton et anacarde pour des producteurs prospères », cette rencontre a permis de dresser un bilan de la campagne 2024 et de fixer les ambitions pour l’avenir.
En 2024, la production ivoirienne de noix de cajou a atteint 944 673 tonnes, soit une baisse de 23% par rapport à 2023. Cette diminution est directement liée aux conditions climatiques défavorables, qui ont également affecté d’autres pays producteurs. Malgré cette baisse, les prix bord champ, oscillant entre 275 F CFA/kg et 550 F CFA/kg, ont légèrement augmenté, atteignant une moyenne de 330 F CFA/kg, contre 319 F CFA/kg en 2023. Ces prix compétitifs ont permis aux producteurs de générer des revenus estimés à 312 milliards F CFA, un montant significatif dans un contexte de crise.
Transformation locale: un levier de croissance durable.
La véritable force de la Côte d’Ivoire réside dans sa capacité à transformer localement une part croissante de sa production. En 2024, 344 000 tonnes de noix brutes ont été transformées localement, représentant 36,4% de la production commercialisée. Cette progression, qui représente une hausse de 30% par rapport à 2014, illustre les efforts du pays pour valoriser ses produits agricoles. Grâce à ces avancées, la Côte d’Ivoire s’impose comme le 3e transformateur mondial de noix de cajou et le 2e fournisseur mondial d’amandes.
Les exportations de noix brutes ont chuté à 600 645 tonnes en 2024, contre 849 250 tonnes en 2023. Cette baisse s’explique par la diminution de la production et la priorité accordée à la transformation locale. Les principaux marchés, notamment le Vietnam et l’Inde, restent toutefois des partenaires stratégiques. Cette réorientation vers la transformation locale permet au pays de mieux résister aux fluctuations des marchés internationaux et d’ajouter de la valeur à sa production.
Malgré les défis climatiques et économiques, la Côte d’Ivoire continue de démontrer que la transformation locale est un levier de croissance durable. Avec des prix compétitifs, une vision stratégique et une capacité croissante de transformation, le pays se positionne comme un acteur clé de l’industrie mondiale de l’anacarde. Les ambitions pour les prochaines campagnes, soutenues par des initiatives gouvernementales et des investissements dans la filière, s’annoncent prometteuses.
La Côte d’Ivoire prouve ainsi qu’en valorisant ses ressources localement, elle peut non seulement protéger ses producteurs, mais aussi renforcer sa compétitivité sur le marché mondial.