Assimi Goïta appelle à l’unité nationale pour un « Mali Kura » (Discours)

Le président de la transition, le général Assimi Goïta, a structuré son allocution autour de sept axes et plaçant l’unité nationale au cœur de son projet pour un « Mali Kura » (nouveau Mali).

Défense nationale : priorité absolue

Rendant hommage aux pères fondateurs pour leur rôle dans la création de l’armée malienne, le chef de l’État a réaffirmé l’importance des forces armées dans la stratégie nationale. L’objectif est de bâtir « une armée autonome, capable d’assurer la défense souveraine du territoire national ». Il a condamné les « attaques lâches » des groupes terroristes contre les civils et appelé à la vigilance face à la désinformation, saluant les opérations menées en coordination avec les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES).

Diversification des partenariats et indépendance diplomatique

Dans la continuité de cette approche sécuritaire, le président Goïta a souligné l’importance de diversifier les partenariats internationaux tout en préservant l’indépendance du Mali. Trois principes guident cette politique : respect de la souveraineté nationale, défense des choix stratégiques et protection des intérêts vitaux du peuple. « Aucune pression infondée ni tentative d’isolement du Mali ne pourra ébranler ces principes », a-t-il averti, en réponse aux critiques internationales.

Économie : cap sur la croissance malgré le contexte sécuritaire

Sur le plan économique, le chef de la transition s’est montré optimiste. La croissance est estimée à 6 % en 2025, avec un déficit budgétaire inférieur à 2,7 %. Cette dynamique repose sur la modernisation et la digitalisation des services publics, renforçant les recettes fiscales. Le nouveau Code minier réorganise les concessions, tandis que la future raffinerie d’or, en partenariat avec la Russie, vise à valoriser localement les ressources. Dans le secteur de l’énergie, les projets de centrales solaires de Safo (100 MWc, en partenariat avec la Chine), de Sanankoroba (200 MWc, avec la Russie) et de Tiakadougou-Dialakoro (100 MWc, en collaboration avec les Émirats arabes unis), ainsi que la création de l’Agence nationale des énergies renouvelables, participent à la construction d’un mix énergétique « plus stable et inclusif ».

Réformes institutionnelles et sociales

Pour accompagner la croissance, des réformes institutionnelles et sociales sont mises en œuvre. L’administration sera modernisée grâce à un système intégré de gestion des ressources humaines et à la digitalisation des services. Des réformes judiciaires visent à faciliter l’accès à la justice, à lutter contre la corruption et à créer un pôle national sur les questions foncières. Les États généraux de la santé de décembre 2024 ont débouché sur un plan national de renforcement du système sanitaire, avec requalification de centres de santé en hôpitaux de district et construction de nouveaux établissements. L’enseignement supérieur bénéficiera de la création d’universités régionales et de centres d’intelligence artificielle.

Culture et diaspora : renforcer l’unité nationale

Enfin, l’année 2025, déclarée année de la culture, vise à valoriser le patrimoine national. Parallèlement, un cadre de concertation pour les Maliens de la diaspora a été instauré afin de renforcer les liens avec les autorités et de promouvoir l’unité nationale.

Le général Goïta a conclu son allocution en appelant à « l’union entre le peuple et son armée » et à la participation de chaque citoyen à la refondation du pays. La Charte pour la paix et la réconciliation nationale servira de référence pour le dialogue et la résolution des conflits, consolidant ainsi le programme de transformation de la transition malienne.

Source APA