
Abidjan, le vendredi 25 avril 2025 (ivoire.ci)-Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit un net ralentissement de la croissance mondiale à 2,8 % en 2025 et 3 % en 2026, selon la dernière édition de ses Perspectives de l’économie mondiale publiée en avril, un recul largement attribué à la flambée des tensions commerciales entre les États-Unis et plusieurs de leurs partenaires, marquée par une vague inédite de hausses tarifaires, cité par AIP.
Le FMI pointe une escalade rapide des mesures protectionnistes, amorcée par l’instauration de droits de douane quasi-universels par Washington le 2 avril 2025, suivie de contre-mesures immédiates de la part des partenaires commerciaux. L’institution financière qualifie ces décisions de “choc négatif majeur” pour l’économie mondiale, accentué par un climat d’incertitude politique extrêmement élevé.
« L’imprévisibilité de ces mesures pèse lourdement sur les perspectives économiques mondiales, rendant les prévisions plus incertaines que jamais », indique le Fonds, qui a procédé à une révision à la baisse de la projection par rapport aux 3,3 % de croissance anticipés en janvier.
Tous les grands ensembles économiques sont concernés, notamment les économies avancées qui ne devraient croître que de 1,4 % en 2025, contre 1,8 % pour les États-Unis, soit près d’un point de moins que prévu. La zone euro ralentirait à 0,8 %, selon l’institution de Bretton Woods, tout comme les marchés émergents et pays en développement qui devraient voir leur croissance plafonner à 3,7 % en 2025 et 3,9 % en 2026, avec des baisses significatives en Chine, directement ciblée par les nouvelles taxes américaines.
En parallèle, le FMI anticipe un reflux de l’inflation plus lent que prévu, à 4,3 % en 2025 et 3,6 % en 2026, en raison notamment de l’impact indirect des tarifs douaniers sur les prix à la consommation.
Dans ce contexte tendu, le Fonds appelle les États à restaurer un climat commercial stable et prévisible, à poursuivre les efforts de restructuration de la dette, et à s’attaquer aux déséquilibres internes, pour soutenir une reprise durable.
« Il est urgent que les gouvernements coopèrent pour atténuer ces tensions et préserver la stabilité économique mondiale », a plaidé l’institution basée à Washington.